Dans la deuxième partie du balado Parlons transition énergétique de CGI, l’animatrice Angelina Bakshi continue sa conversation avec Frank Schmidt, vice-président de CGI pour le secteur mondial de l’énergie. Ils explorent comment les entreprises pétrolières et gazières font évoluer leurs activités traditionnelles grâce à des portefeuilles hybrides, des infrastructures numériques et des partenariats intersectoriels, tout en renforçant leur résilience dans un contexte de volatilité.
Retrouvez la première partie de la conversation : De l’IA à l’infonuagique - performance et carboneutralité pour le pétrole et le gaz
Optimiser les portefeuilles hybrides grâce à l’intelligence numérique
Afin d’éviter les dépenses superflues en soutenant les objectifs de transition énergétique, les organisations gèrent de plus en plus souvent des portefeuilles hybrides qui combinent des actifs traditionnels et renouvelables. Frank souligne trois facteurs clés :
- Modélisation numérique de l’énergie pour simuler et optimiser l’ensemble des portefeuilles de systèmes
- Informatique en périphérie et intelligence artificielle (IA) to support real-time performance monitoringpour soutenir la surveillance des performances en temps réel
- Configurations d’actifs hybrides (p. ex., énergie solaire et stockage ou gaz naturel liquéfié [GNL] et hydrogène) pour équilibrer la fiabilité et l’efficacité du fonds de roulement
Cette stratégie consiste également à tirer parti de l’expertise géotechnique pour réutiliser les infrastructures pétrolières et gazières pour le stockage du carbone ou de l’hydrogène, ce qui permet de créer une valeur à long terme à partir des investissements existants.
« Cette stratégie consiste également à tirer parti de l’expertise géotechnique pour réutiliser les infrastructures pétrolières et gazières pour le stockage du carbone ou de l’hydrogène, ce qui permet de créer une valeur à long terme à partir des investissements existants. »
– Frank Schmidt
Équilibrer les risques et les avantages du GNL et de l’hydrogène
Les portefeuilles hybrides offrent à la fois des occasions intéressantes et une certaine complexité. Le GNL offre une fiabilité à court terme et une souplesse sur le marché, tandis que l’hydrogène présente un potentiel à long terme pour la décarbonation. Les entreprises explorent des stratégies d’intégration, telles que le mélange d’hydrogène dans les systèmes de GNL, afin de réduire leurs coûts de transition et d’élargir leurs options.
Cependant, des défis subsistent. Frank souligne la volatilité des prix du GNL, l’incertitude économique liée à l’hydrogène et les changements réglementaires comme des risques financiers susceptibles de peser sur les bilans et d’influencer l’évaluation des actifs. Ces facteurs exigent une modélisation robuste des scénarios et une discipline d’investissement.
Prolonger le cycle de vie des actifs grâce à l’infrastructure numérique
La modernisation des terminaux, des pipelines et des actifs de production est essentielle pour améliorer la résilience des systèmes. Frank souligne comment des technologies telles que l’analyse prédictive, les jumeaux numériques et les capteurs de l’Internet des objets sont désormais largement utilisées pour optimiser les opérations sur les actifs au pays et à l’international.
En permettant la surveillance à distance, la maintenance proactive et la planification basée sur la simulation, ces outils contribuent à réduire les temps d’arrêt, à améliorer la sécurité et à prolonger la durée de vie utile des infrastructures essentielles.
Par exemple, les inspections de pipelines qui nécessitaient auparavant l’envoi de personnel sur les installations peuvent désormais être effectuées à distance ou avec une assistance sur site, ce qui permet de gagner du temps et de réduire les coûts opérationnels.
Mesurer la valeur grâce à des indicateurs clés de performance pertinents
Les hauts dirigeants se tournent de plus en plus vers les données pour justifier et orienter leurs investissements. Selon Frank, les entreprises de pointe suivent les éléments suivants.
- L'efficacité de la production énergétique (production par rapport à la capacité)
- Ladisponibilité des systèmes (temps de fonctionnement de l’ensemble des actifs)
- L'intensité carbone(émissions par unité d’énergie)
- Lerendement du capital investi (des mises à niveau numériques et des systèmes hybrides)
Ces indicateurs quantifient à la fois les résultats financiers et les résultats en matière de développement durable, ce qui en fait des outils essentiels pour hiérarchiser les initiatives de transformation numérique.
Prendre en compte les risques cachés
La volatilité des marchés énergétiques ne concerne pas uniquement les prix. Frank met en évidence toute une série de facteurs de coûts cachés, notamment :
- Lestensions géopolitiques qui affectent les chaînes d’approvisionnement en carburant et en énergies renouvelables
- Lavolatilité climatique qui augmente les coûts d’assurance et le risque de dommages matériels
- Lescybermenaces qui peuvent provoquer des défaillances en cascade dans les infrastructures énergétiques
Pour atténuer ces risques, les entreprises investissent dans des portefeuilles diversifiés, des réserves stratégiques et des stratégies de résilience numérique plus solides, notamment en matière de cybersécurité et de planification des interventions en cas d’incident.
« La résilience numérique n’est pas seulement une question de cybersécurité; elle est fondamentale pour la sécurité énergétique. »
–Frank Schmidt
Réduire les risques liés aux infrastructures énergétiques grâce à des partenariats
Les partenariats public-privé apparaissent comme un modèle efficace pour accélérer le développement des infrastructures en partageant les risques financiers et opérationnels. D’un côté, les gouvernements apportent leur soutien politique et délivrent les autorisations nécessaires. De l’autre, les entreprises privées apportent des capitaux et leur expertise en matière d’exécution.
Cette collaboration est particulièrement importante dans les secteurs où les réductions sont difficiles à réaliser, comme celui des produits chimiques et de l’hydrogène, où l’intensité capitalistique et les risques sont les plus élevés. En mettant leurs ressources en commun, les acteurs publics et privés peuvent développer conjointement des infrastructures qui favorisent la décarbonation, la sécurité énergétique et la croissance économique.
Du souterrain aux systèmes : bâtir des infrastructures prêtes pour l’avenir
À mesure que le secteur s’adapte aux nouvelles technologies et à l’évolution du paysage réglementaire, les hauts dirigeants se concentrent sur des stratégies qui renforcent la résilience et la flexibilité de leurs opérations. En voici quelques exemples :
- Modélisation numérique avant la construction pour simuler le comportement du système
- Exploitation de l’expertise acquise pour de nouveaux cas d’utilisation (p. ex., le stockage de l’hydrogène)
- Équilibrer la stabilité à court terme du GNL et les occasions à long terme de l’hydrogène
- Mesurer la performance à travers le rendement du capital investi, la disponibilité et l’intensité carbone
Le message clé de Frank est clair : les organisations énergétiques avant-gardistes sont celles qui optimisent à la fois les réalités d’aujourd’hui et les transitions de demain, sans dupliquer les investissements ni s’exposer à des risques non maîtrisés.
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